A l'écoute de Disappearance d'Alpine Decline on se sent déjà en position debout, tête dodelinante, gobelet de bière à la main, l'esprit divaguant emporté par les saturations de guitares, les rythmiques de la batterie et par cette voix nasillarde filtrée à l'effet "grand hall". Sûr que cette musique-là doit s'apprécier en live, boules quiès bien enfoncées dans les tuyaux auditifs pour éviter d'entendre des bourdons à vie... Sur ce disque Alpine Decline tartine du très bon shoagazing comme il s'en ait beaucoup fait voilà plus de 20 ans. Mais après tout Mercury Rev n'en a quand même pas fait des wagons à l'époque de Boces (1993), soit avant le départ du chanteur David Baker auquel la voix de Jonathan Zeitlin d'Alpine Decline peut être comparée. C'est presque de la flagornerie de rapprocher la relative simplicité d'Alpine Decline aux méandres nébuleux de Mercury Rev, mais on retrouve quand même un peu de ce lustre anglais chez ces Californiens exilés à Pékin.