Soyons honnête, Art Decade était inconnu de Néosphères avant la réception de cet album de 2011. Art Decade tire son nom d'un morceau sombre de l'album Low de David Bowie. Le groupe a le culte de l'obscurité. Il s'est formé au trépas des années 80 dans la mouvance cold-wave lyonnaise, de la rencontre de membres d'Ultime Folie et de Suicide Disease. Voilà pour l'underground-généalogie.
Après deux albums en autoproduction, plusieurs concerts et une musique pour un spectacle de danse, ce fut le split, en 1996. Encéphalogramme plat et succession de nuits sans Lune. Le succès de son Myspace a incité le groupe à se reformer. Art Decade a finalisé en 2011, son troisième album, Acide gauloise.
Art Decade est resté du côté sombre de la musicosphère et fait beaucoup penser à The Legendary Pink Dots, au meilleur de sa forme et plus encore. Car, plus intéressant, Art Decade dépasse le stade de la comparaison en affirmant une réelle singularité et se laisse progressivement appréhender pour lui-même. Les imprécations cryptiques d'Art Decade bénéficient de sons synthétiques d'aujourd'hui et de naguère, de guitares électriques, le tout amené par des arrangements très habiles, qui n'ont d'autres sources que la créativité de Christor et The Pitch, les deux cerveaux d'Art Decade. Les idées musicales bourgeonnent et se déploient avec une admirable majesté tout long de 13 titres sans ennui. 13, un chiffre porte-bonheur pour les habitants du dark side.