BUTCH McKOY

WELCOME HOME (Bruit Blanc, 2009)

BUTCH McKOY : WELCOME HOME (Bruit Blanc, 2009)

Du pseudonyme choisi au titre en passant par le design de la pochette, une atmosphère late sixties from U.S.A. plane sur ce disque. Butch McKoy, pourrait être une sorte de bluesman blanc, désenchanté par sa "civilisation" fondée sur la violence, en particulier celle faite aux Native Americans. Côté musique, c'est guitare acoustique aux cordes qui crissent sous les déplacements des doigts, orgue, chant en anglais au timbre un peu nasillard, échos et reverb. A l'avenant de la compilation Voyage sur laquelle apparaissait Butch McKoy, Welcome Home est hanté par les fantômes du psychédélisme fin sixties / début seventies. On pense beaucoup, entre autres, au héro cramé Syd Barrett, un peu à Bob Dylan et Jim Morrison. Butch McKoy choisit l'épure, un son volontairement garage, composant et enregistrant seul, hormis pour quelques passages. On l'aura compris, le psychédélisme est entier. Pas de flower power béat ici. Le trouble des sens n'élude pas les descentes d'acide. L'ambiance se fait même pesante à mesure que l'on parcourt l'album, parce que la fatigue nerveuse se fait ressentir. L'album se clôt ainsi sur un Sad Black Eyes of War tournant au ralenti sur fond de bourdons de sitar, d'orgue et de chant plaintif. Welcome Home est bien un "retour à", une réinvention aux contours néoclassiques, mais qui a surtout le mérite de le faire avec une grande profondeur, parce que la conscience humaine a ses abysses ténébreuses.

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© Eric Deshayes - neospheres.org