Demian Clav

Wisteria Lodge (Prikosnovenie, 2011)

DEMIAN CLAV : Wisteria Lodge (Prikosnovenie, 2011)

Exercez vos sens à écouter une cathédrale gothique. A travers la musique, votre ouïe vous projette en des hauteurs cisterciennes que seule l'âme peut atteindre. Chœurs, voix, orgue, piano, guitares acoustiques et électriques allient le dépouillement spirituel et le raffinement que ces architectures religieuses pointaient vers les cieux, non pas comme un défi, mais comme une volonté de pureté dans la dévotion. Les arrangements pour cordes qui sortent des synthétiseurs semblent être joués par un orchestre philharmonique. Ils épousent eux aussi les entrelacs magnifiques des croisées d'ogive et des rosaces inondées de lumière. Le précédent album de Demian Clav, Nightfall Prayers (Cykxincorp Records, 2009) évoquait un Pink Floyd qui non seulement aurait engagé un organiste tout droit sorti d'une église, mais qui aurait aussi maintenu en ses rangs un Syd "Madcap Laughs" Barrett n'ayant pas subi les excès du LSD. Sur Wisteria Lodge Demian Clav partage plus encore cette forme psychédélisme progressif, à la fois sombre et poétique, qui est aux fondements de The Legendary Pink Dots, pour qui ils ont assuré des premières parties. Hormis quelques voix en anglais un peu chantées façon "yaourt", mais n'apportant finalement pas trop de désagréments, Wisteria Lodge nous emporte à chaque écoute dans un sublime élan romantique.

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© Eric Deshayes - neospheres.org