Fille Qui Mousse

Trixie Stapleton 291 Se Taire Pour Une Femme Trop Belle (1971 - 33t Monster Mélodies, 2013)

Fille Qui Mousse : Trixie Stapleton 291

Cet unique album de Fille Qui Mousse a été enregistré le 8 juillet 1971. Il est connu sous le titre Trixie Stapleton 291 Se Taire Pour Une Femme Trop Belle. Il n'a pas été publié à l'époque, tout du moins non officiellement et sans pochette.

Cela a contribué à en faire un disque mythique, doublement mythique puisque émanant d'activistes de l'underground français. Il a été édité en CD par Mellow records en 1994, par Spalax en 1998 et par Futura en 2001. Cette dernière édition, officielle mais sans l'accord du groupe, arborait une pochette un peu incongrue, celle du chat de Gérard Terronès, producteur du disque, et responsable de Futura Records. Un chat incongru qui s'explique. Le photographe Yves Carrère a alors intenté un procès contre Gérard Terronès pour la réutilisation d'une photo lors de la réédition de l'album du Hilton Ruiz Trio Live At Jazz Unité - The People's Music (1981, 2001 pour la réédition CD).

La nouvelle édition de Trixie Stapleton 291 de Fille Qui Mousse par le label Monster Mélodies Records de 2013 est l'édition officiellement reconnue par le groupe. C'est en quelque sorte l'édition définitive, luxueuse même : un pressage vinyle rouge translucide à 500 exemplaires avec une pochette ouvrante contenant des photos inédites du groupe, deux cartes postales reproduisant les affiches de concerts d'époque et un insert comportant un texte inédit d'Henri-Jean Enu.

Légendaire, parce que, entre autres, jouent dans le groupe Henri-Jean Enu, responsable du journal Le Parapluie, une référence de la presse parallèle, ici à la guitare et à la voix, et Jean-Pierre Lentin, chroniqueur musical à Actuel, ici à la guitare et à la basse. Participent à l'enregistrement Barbara Lowengreen (voix), Sylvie Péristéris (effets sonores), Denis Gheerbrandt (voix), Benjamin Legrand (piano, voix), Léo Sab (violon), François Guildon (guitare), Dominique Lentin aux percussions, ainsi que de Daniel Hoffmann (guitare).

Dominique Lentin, Jean-Pierre Lentin et Daniel Hoffmann sont alors aussi membres du groupe Dagon, tout aussi légendaire qu'incendiaire. Il ne publia jamais de disque, mais produisait en concerts une noise brutale et répétitive aux vertus psychotropes.

L'album de Fille Qui Mousse Trixie Stapleton 291 débute et se referme par les blues psychédéliques très groovy « Cantate Disparate » et «L'eau Était Vitale». Entre les deux s'étirent des objets sonores distordus, de l'électroacoustique brinquebalante, de la poésie sonore déjantée, et une séance d'hypnose auditive (« Esplanade » nous emmène loin dans sa prière sans dieu ni maître). « Quatrième Épisode » vaut bien une minute de CAN, tandis que « Transplantation » explore la noise avant l'heure. C'est clair, une pièce maîtresse de l'underground français refait surface.

Disquaire depuis 1985, Monster Melodies est situé 9 rue des Dechargeurs, Paris 1 (Métro Chatelet)

L'édition de Fille Qui Mousse par Monster Melodies est épuisée. Futura Marge propose une édition numérique depuis 2016 sur Bandcamp.

© Eric Deshayes - neospheres.org