Les sucreries pop ont parfois un goût si délicieux que l'on s'accomode de plein gré de leurs excès de sentimentalisme. Katie Melua touchait déjà à l'infini sur Piece by Piece (2005) en remerciant tout simplement les étoiles (« Thankyou, Stars »).
Et Katie Melua va encore plus loin sur The House, partant de douces phrases excessivement articulées pour ensuite monter vers d'ensorcelantes modulations de scie musicale. L'étoile à remercier pour son succès est en premier lieu son découvreur, le producteur Mike Batt, vieux briscard des mélanges classiques / pop. Mike Batt annonçait une orientation plus électro sur The House, avec William Orbit en renfort. Les titres plus acoustiques restent majoritaires et toujours très bons, meilleurs même que sur « Pictures », le précédent album.
Lorsque la technologie est exploitée sans réserve on atteint des sommets inédits chez Katie Melua. « The Flood » est une grandiose réussite dans le filtrage de sa voix, effroyablement prenante, dans les superpositions vocales multi-pistes. « Happy Place » est basé sur un riff façon "Come with me" de Led Zeppelin sur fond de sons électroniques, harpe et dédoublages vocaux. « Twisted » rappelle les succès de Kate Bush. « Red Baloons », faussement acoustique, s'accompagne de discrètes cordes et nappes synthétiques. Âmes insensibles s'abstenir.