Le label In Poly Sons est depuis 1989 un pourvoyeur patenté de molécules discographiques présentant quelques atomes crochus avec Robert Wyatt, The Residents et un esprit d'autodérision oulipien. L'exercice de style est souvent prétexte à des créations musicales très travaillées mais ne se prenant jamais au sérieux. Faisant honneur à ses préceptes, In Poly Sons démarre la nouvelle collection Improvisation With Myself (IWM) qui a pour visée déclarée "une conception originale de l'improvisation tonale et ludique, une approche spontanée et rapide du re-recording".
Les volumes d'IWM seront, tout comme ce premier opus, publiés sous la forme d'un CD glissé dans une pochette cartonnée en noir et blanc (un concept alliant l'économique à l'écologique). Klimperei ouvre la collection en manifestant une nouvelle fois son talent pour l'estampe musicale primesautière. Ses 40 miniatures sonores font penser à la magie des films d'animations créés patiemment, image par image, l'étonnante diversité des instruments, et leur nombre, mettant en place de petits orchestres qui se meuvent avec célérité. Leurs airs farceurs et leur apparente désinvolture détournent l'attention d'un point pourtant sidérant: il y a là tant d'idées musicales qu'avec elles un Manu Chao tiendrait un bon quart de siècle !