Les oeuvres-collages de Thierry Müller qui illustrent ce beau disque nous plongent dans un univers surréaliste de clichés hollywoodiens, d'essais nucléaires et de bombes féminines sans bikini, d'immeubles inclinées ou éventrées, de chien enragé, de hyène stoïque au pied d'une statue de marbre grecque, de visages fascinés portant des lunettes 3D.
Le contenu du disque est de ces formes indescriptibles. Quelles projections d'images mentales proposer pour tenter de le situer ? The Last Man Before Dawn indique par son titre une vision crépusculaire et pré-apocalyptique. La musique de cet album est une pure merveille de créations. Le processus qui a mené à ce résultat est la proposition de musiques par Laurent Saïet à des musiciens et chanteurs pour qu'ils viennent librement apporter leur texte ou mélodie. Il en résulte un album sombre sûrement, le sombre n'est pas incompatible avec la beauté. Il y a du romantisme, du gothique et du new wave psychédélique dans tout ça. On pense aux Legendary Pink Dots, à Nick Cave & The Bad Seeds, à Marianne Faithfull, à James Chance and The Contorsions, voire à David Lynch (celui de Lost Highway pour le sax free). Le saxophone ici, celui de Quentin Rollet, est parmi les multiples forces évocatrices. Les références proposées ici sont très subjectives.
En écrire le générique, comme pour un film, est ce qui peut se faire le plus simplement : Laurent Saïet, Ben Ritter, Damien Van Lede, Mika Pusse, Paul Percheron, Mélanie Menu, Theo Hakola, Quentin Rollet, Tatiana Mladenovitch, Thierry Müller.