LA PIEUVRE

ELLIPSE (Circum Disc, 2007)

La Pieuvre : Ellipse (Circum Disc, 2007)

Pourquoi faire compliquer quand on peut faire simple ? Après le premier album 1999-2005 (Circum-Disc, 2007) ce deuxième disque de La Pieuvre s'appelle Ellipse, tout simplement parce que les 67 minutes des quatre mouvements de l'improvisation collective dirigée par Olivier Benoît décrivent une longue ellipse, phase ascendante, palier puis phase descendante. Et puis aussi parce que les 24 musiciens de La Pieuvre sont répartis (en studio comme sur scène) en arc de cercle afin de rendre plus prégnante la spatialisation sonore.

Le disque démarre par quelques minutes de "bruit blanc" puis par une variation sonore qui évoque un peu les pièces pour violons de Morton Feldman, de longues notes tenues évoluant comme des vagues s'échouant au ralenti sur la plage. La pièce prend très progressivement de l'ampleur, les différents instruments faisant peu à peu connaître leur nature (cuivres, synthétiseurs...) et le continuum sonore se transmute en un lent ballet de big band, une montée atteignant bientôt son climax pesant, assourdissant.

Il y a un peu du Celestrial Communication Orchestra d'Alan Silva dans tout ça, dans cette façon de diriger l'improvisation. Le troisième mouvement basé, selon le livret, sur la pulsation cardiaque de chaque musicien, démarre par ce qui ressemble fortement à de grands coups de marteau sur un chantier accompagnés par un chœur de grillons. Ces percussions binaires, sauvages, volontairement brutes, ont ici à voir avec les Swans ou Einstürzende Neubauten première période. Ellipse, musique profondément cyclique et circulaire donc, se termine sur une plage apaisée, retrouvant l'atmosphère du début du disque. On en sort soi même un peu groggy, étourdi.

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© Eric Deshayes - neospheres.org