Port-Royal, ce nom commence à résonner dans la tête de l'auditeur avant même qu'il n'en entende les premières notes. C'est ainsi. Port-Royal ne désigne plus seulement une destination parisienne, jamaïcaine ou canadienne, mais aussi une destination musicale, à savoir un groupe italien au son enveloppant qui fait frémir de plaisir à l'idée même de l'écouter.
Port-Royal réussit là où c'est le plus casse-gueule pour le rock : à la ligne de faîte où les mélodies sont si étirées et l'électronique si prégnante qu'il n'y a plus vraiment de rythmique rock'n'roll, mais où le ressenti physique est tout aussi envahissant. Le millésime 2009 propose un tanin particulièrement relevé par des nappes synthétiques et des percussions digitales plutôt groovy. Les vapeurs de la new wave flattent les narines et le shoegazing enivre les sens tout en évitant la saturation excessive. Aucune hésitation : par pur hédonisme, destination Port-Royal.