Il était légitime de s'attendre à une musique brinquebalante, les guitares, ukulélé et instruments-jouets comme juchés sur une carriole précaire, traversant une vallée herbeuse le long d'un sentier rocailleux. L'attente est validée bien au-delà des espérances. La traversée du paysage bucolique est d'une fraicheur printanière, portée par une mécanique musicale aussi précise que chaotique (un haut fait de funambule) et par des jeux vocaux à plusieurs, des choeurs, des chuchotements en solo et comptines enfantines. Pas d'exploit qui vaille, ni de performance, plus simplement une capacité innée à capter l'instant, le souffle pittoresque de voix en douces harmonies, car chaque titre a été saisi au vol en quelques heures. Et comme chacun sait, le temps en musique ne compte jamais autant que lorsqu'il réussit à se faire oublier, lorsque l'on passe dans un monde parallèle. C'est tout Parallaxe, du premiers grelot entendu sur « Petite Chenille » à la dernière note de guitare samplée et passée à l'envers sur « L'immobilité ».