Ce nouvel album de Youri Blow est carrément bluffant, résolument plus psychédélique que son prédécesseur tout en atteignant une plus grande profondeur. Les racines blues, toujours aussi prégnantes, sont cette fois passées à la moulinette électrique et au traitement en home-studio. Le chanteur joue lui-même de tous les instruments (guitares acoustique et électrique, violon, guimbarde vietnamienne, vièle mongole...).
Seulement un trompettiste (David Babin) et une deuxième voix (Lucie T.) interviennent sur l'album. Ni batterie, ni boîte à rythmes, la rythmique est essentiellement assurée par la guitare. Ce sont les subtils traitements sonores (overdubbing, échos, ambiance...) qui amplifient un dépouillement qui frise l'ascèse mystique, notamment lorsque Youri Blow utilise le chant diphonique. Car petit à petit c'est dans la steppe mongole que l'on s'évade, musicalement et spirituellement.