Le parfum de liberté qui plane sur ces Cinematic Sessions menées par SIG est celui d'un groove persistant et ensorceleur, à l'instar de celui que prodigua DJ Cam ou quelques locataires de Ninja Tune aux grandes heures de la Trip-Hop, étiquette qui cernait aussi un bastion Acid-Jazz. On peut tout autant parler d'une musique trans-genres parce que transcendant ses propres boucles vinyliques croisées avec d'authentiques parties instrumentales.
SIG (alias Siegrfried) est crédité aux loops, violoncelle, piano, percussions et "city sounds". Résolument colorées, bariolées même, chacune des sessions de ce triple album est une rencontre aux inflections en partie suggérées par son titre. L'abstract hip-hop aux colorations jazzy domine sur Hip Blue Session, issu d'impovisations menées par le trio fomé par SIG, le saxophoniste Christophe "Stalk" Turchi et Markus "Kus" Ruchmann, assurant très efficacement le rythmes en mutant sa voix en une beat box humaine.
L'Elegia Session est marquée par la trompette wah wah d'Eric Truffaz. D'enivrantes ambiances du monde (gnawa notamment) bercent la Cameleon Sessions avec Chris Hayward (flûtes et karkaba). Cette énumération paraît même bien sommaire, puisque chacune des sessions semble avoir en fait contaminée les deux autres.