Good vibes, good groove, good flow, ce nouveau projet de SIG est absolument excellent en tous points. Freespeed Sonata se situe sur un terrain hip-hop "old school" du meilleur calibre, celui qui vit éclore les Gang Starr, Buckshot LeFonque, Jazzmattaz et autres groupements rythmiques increvables, à une époque où rap et hard bop ne faisaient qu'un.
On la sent dans l'ensemble plutôt jazzistique, cette sonate, et pourtant le jeu du pianiste est bel et bien de coloration "classique", genre récital méditatif. Cet aspect n'a absolument rien de pompeux et c'est au contraire la combinaison réussie des deux univers qui fait que cela fonctionne : le piano passe parce qu'il est boosté par des rythmiques hip-hop. Le "hip-hop style" gagne en envergure grâce à l'étendue d'octaves du piano. Et puis côté voix, le flow nonchalant de Joy Frempong (et de Nya sur deux titres) s'ajuste exactement, naturellement. Le tout a vraiment un côté "back to the roots" (ah, The Roots, citons aussi The Roots), et on aurait tort de s'en priver.