20 ans après la première version de Music For Airports de Brian Eno, sortie en 1978, le Bang On A Can All Stars a enregistré une version instrumentale pour le label Point Music.
On peut parler d'une renaissance, l'oeuvre de studio de Brian Eno a été transmuée en une pièce acoustique très proche de l'originale, mais plus bouleversante encore. Cette version fut jouée en 1998 à l'aéroport de Stansted, près de Londres, en présence de Brian Eno et Robert Wyatt (et oui ! Wyatt est pianiste sur la version initiale en plus de prêter sa voix). Brian Eno avoua avoir eu lui-même les larmes aux yeux, comme d'autres spectateurs à l'aéroport de Stansted, à l'écoute de cette oeuvre qu'il n'avait pas conçue pour être interprêtée "live". La version sur disque, publiée en 1998, a été enregistrée aux Studios Avatar & Looking Glass de New-York en 1997.
Sur ce DVD Music for Airports est capté au Holland festival de New York de 1999. Le Bang On a Can était alors accompagné par des images filmées par Frank Scheffer dans un hall d'aéroport retravaillées dans un flou artistique vaporeux. Le film se regarde comme Music for Airports s'écoute, avec un certain détachement, d'un oeil distrait, l'oreille charmée sans être totalement mobilisée, jusqu'à ce que l'on soit lentement conquis. On ressent alors finalement une certaine fascination pour ces images indéfinissables dont on devine la teneur : des passants dans le grand hall, le mouvement des portes coulissantes, celui des escalators... De la même façon aussi que l'on fut et que l'on continue à être fasciné par la musique, par ces quatre lents mouvement combinant la répétition à l'aléatoire.
La deuxième partie du DVD, In The Ocean, est également un film de Frank Scheffer, de 2001. Ce documentaire est particulièrement limpide, synthétique et complet sur la démarche des trois fondateurs de Bang On A Can, Michael Gordon, David Lang et Julia Wolfe. Il propose un subtil montage d'interviews d'eux et de John Cage, Steve Reich, Philip Glass, Elliot Carter et Louis Andriessen ponctué d'extraits d'oeuvres sur fonds d'images urbaines. C'est non seulement la trajectoire du Bang On A Can qui est explicitée, mais aussi l'évolution de la musique contemporaine américaine de la seconde moitié du XXe siècle, à travers ses compositeurs les plus influents.